LE BON ORDRE DES 6 SAVEURS EN AYURVEDA OU COMMENT BIEN STRUCTURER SON REPAS

L’Ayurveda précise que les six saveurs (ou Rasa) — doux, acide, salé, piquant, amer, astringent — ont chacune des effets spécifiques sur la digestion, les doshas, et la physiologie. L'ordre dans lequel on les consomme influence ainsi directement la qualité d'agni (le feu digestif), la satiété, et la capacité du corps à assimiler les nutriments sans surcharge ou déséquilibre.

Les aliments se consomment de ce fait dans un ordre bien particulier en fonction de leur saveur : le repas commence par les aliments doux (Madhura), puis acides (Amla), salés (Lavana), piquants (Katu), amers (Tikta) et astringents (Kashaya).

Ø La saveur douce, prise en premier, apaise Vata et Pitta, nourrit les tissus et ancre. Elle stimule un agni stable et progressif, sans l’enflammer d’emblée. Prise en dernier, elle apporte de la lourdeur, en ralentissant la digestion. Et oui, le dessert sucré ne favorise pas la digestion !

Exemples : riz, céréales, courges, dattes, ghee, pommes cuites.

Ø La saveur acide vient ensuite stimuler la salivation, l'appétit et la sécrétion des sucs gastriques. Elle favorise l’absorption des minéraux et l'éveil d’agni.

Exemples : jus de citron, chutney à base de tamarin, fruits acides.

Ø La saveur salée, en 3e, active agni et augmente la sécrétion des enzymes digestives, indispensables à une bonne digestion.

Exemples : sel naturel, bouillons, légumes légèrement salés.

Ces trois premières saveurs (douce, acide, salée) sont anaboliques, elles soutiennent la croissance, la construction des tissus (dhatus) et l'assimilation.

Ø La saveur piquante arrive ensuite, elle stimule le métabolisme, et empêche l'accumulation. Elle stimule agni, augmente Pitta, et favorise l’expulsion des toxines. Prise en début de repas, elle engendre trop de chaleur, créant des risques de brûlures et de l’inflammation.

Exemples : gingembre, poivre, épices chaudes.

Ø La saveur amer est prise en fin de repas, elle est détoxifiante et nettoie les srotas (canaux). Prise au début, elle peut affaiblir agni car elle est plutôt froide et légère.

Exemples : légumes verts, curcuma, neem, fenugrec.

Ø La saveur astringente est prise en dernier car elle resserre les tissus, elle assèche et stabilise. Elle diminue Pitta et Kapha, et soutient l’absorption finale. Si elle est prise en début de repas, elle bloque la salivation et ralentit la digestion.

Exemples : légumineuses, peau de raisin, thé vert, grenade.

Les saveurs amères et astringentes équilibrent le Pitta dosha et diminue la faim. Prendre ces aliments à la fin des repas donnerait donc le signal au système digestif de ne plus sécréter d’autres sucs digestifs.

Lorsque la prise alimentaire est terminée, la première étape de la digestion s’installe. À ce stade, Kapha Dosha est naturellement actif. Un Kapha actif aide à mélanger le bol alimentaire solides avec les sucs digestifs et à décomposer la nourriture en particules plus petites dans l’estomac. C’est surtout le sous-dosha de Kapha « Kledaka » qui est impliqué à ce stade.

Peu après un repas lourd, nous nous sentons habituellement somnolents. Ceci est dû à l’augmentation de Kapha.

 Ajouter à la fin d’un repas, la saveur astringente assure que Kapha ne sera pas aggravé, et dès lors, le processus de digestion bien installé contribuera à nous garder mentalement actif et à prévenir de la somnolence.

Dattes sèches, thé vert, grenade pas mûre, graines de mangue pas mûres, muscade, banane pas mûre, haricots verts, gombo, pois chiches, canneberge, miel, tiges de lotus, cerise, rhubarbe, coing, luzerne, persil, basilic, coriandre, fenouil, marjolaine, origan, persil, graines de pavot, romarin, safran, curcuma sont quelques exemples astringents à consommer.

Soutenir un agni stable et efficace.

Favoriser une digestion complète sans toxines (ama).

Favoriser l’apparition de la satiété naturelle sans excès alimentaire.

Respecter le rythme physiologique des organes digestifs.